Ernest reprend de la hauteur !

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Escarpins préférés du grand Helmut Newton, portés par Grace Jones, Bianca Jagger ou Jerry Hall et mise en scène par Jean-Paul Gaultier et Karl Lagerfeld, Ernest, « maison française spécialiste du talon haut depuis 1904 » est de retour ! Mythique mais assoupie depuis 6 ans, l’endormie sexy de Pigalle a été réveillée depuisseptembre dernier par Isabelle Bordji, ex-directrice artistique de Cervin. Du bas de soie au talon aiguille, il suffisait de suivre une couture…

Isabelle Bordji

Isabelle Bordji

« Le rapprochement était évident et quand les anciens propriétaires ont voulu vendre la marque, je n’ai pas hésité » raconte la jeune femme, styliste chaussure depuis le Studio Berçot et qui a collaboré avec plusieurs marques de PAP de luxe. « Ernest, c’est un talon intemporel, un univers sulfureux et un confort reconnu. Bien sur, les talons de 12 ou 14cm se sont largement démocratisés mais dénicher un escarpin très beau et confortable demeure difficile ! ». Un bref rappel historique s’impose. En 1904, Ernest Anselme ouvre une boutique de chaussure multimarques au 75 du Boulevard de Clichy, dans le quartier, à l’époque, des chausseurs. Pour une femme, porter des talons hauts est alors mal vu. Pourtant, les belles bourgeoises en réclament de plus en plus et Ernest décide de lancer sa propre marque. Pigalle change de couleurs et bientôt les belles de nuit, les travestis, les danseuses de cabaret, les filles du Crazy Horse et toutes les héroïnes de la nuit parisienne accourent pour se fournir en  Dandy, Monaco, Bengale, Mariette et autres Lalique sans oublier les musts de la maison, les cuissardes et genouillères. Ernest devient LA référence de ces articles de séduction et de fantasmes. Page 16 Georgia« Nous chaussons tous les amoureux du talon haut, sans distinction de style, de sexe ou d’âge » précise Isabelle Bordji « Madame, Monsieur, Monsieur et Madame, Monsieur et Monsieur, Madame et Madame : Ernest les aime tous ! ». En 1976, la famille Corassant poursuivra brillamment l’aventure pendant 30 ans. Moins à l’aise dans cet univers fetish-mode, les derniers propriétaires cèdent l’affaire à Isabelle Bordji qui vise désormais très haut pour les talons Ernest.

« Je ne vais pas révolutionner la marque mais retrouver son âme » expose la jeune femme. « Je reprend tout à zéro. Je veux redonner son look 1904 à la boutique historique de Pigalle mais aussi en ouvrir rapidement d’autres à Paris, dans le circuit shopping-mode, et sur la Côte d’Azur. De nouveaux modèles vont sortir car le style s’était un peu égaré ces dernières années. J’ai déjà dessiné et produit dans nos ateliers en France et en Italie l' »Isabelle », un escarpin à bride avec un talon de 14 cm, très confortable en dépit de cette hauteur. Enfin, un important travail sur l’image d’Ernest a commencé avec notamment la distribution, pour les fashion week parisiennes d’un journal photos où des artistes posent avec leurs Ernest ». Mais si la marque reprend de la hauteur, bonne nouvelle, les prix, eux, ne flamberont pas (250 à 300€ les souliers). « Je veux qu’Ernest reste un rêve accessible ! » promet Isabelle Bordji.

Caroline Bourg

Caroline Bourg

 Igor Dewe

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Marie Christine Adam

Marie Christine Adam

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Jean-Luc Verna

 

 

 

 

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